L’année dernière nous vous proposions une double playlist (ici et ici) pour faire le bilan d’une année 2012 riche en année musicale. Cette année, nous avons décidé de faire les choses en un peu plus grand en faisant plancher les trois membres d’OSM sur leurs propres playlists de l’année.
Nous vous ainsi préparé une sélection de trois fois dix morceaux certes variés et éclectiques, mais qui nous ont avant tout retourné le cerveau tout au long de ces douze derniers mois.
Hip-Hop, Baléaric, Deep House, Rock, il y en a pour tous les goûts. Bref, si vous foirez la playlist de votre soirée du Nouvel An, vous n’aurez absolument aucune excuse…
Volume 1 – La tribale (Clément) :
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1. Night drive — KWC 92
Bande son fictive d’une cité disparue, l’album Dream Of The Walled City O.S.T. nous emporte dans les méandres de la Citadelle de Kowloon, à Hong Kong, un temps quartier le plus densément peuplé du monde et ville dystopique contrôlée par les triades. Au-delà de l’intérêt conceptuel de l’album, cette piste est une véritable réussite grâce à des percussions répétitives, des nappes de synthé poisseuses et des youyou sortis de ruelles obscures qui développent une esthétique inquiétante et envoûtante.
2. Desperate pleasures — Tornado Wallace
Tornado Wallace est le maître des morceaux sans queue ni tête mais éminemment séduisant. Une nappe de synthé par ci par là, un riff de guitare qui vient faire un petit tour et puis s’en va, des mélodies qui se font des quickies dans leur coin, un violoncelle qui te passe le bonjour et des percussions primitives qui viennent te susurrer un gentil “coucou, tu veux voir mon beat ?”. C’est balearic, c’est cool comme la brise à Miami et c’est musicalement brillant.
3. Night of the warriors — Chari Chari
Mon amour pour la musique d’illustration m’oblige à mettre un des morceaux issus du projet japonais Snaker. Le principe, rassembler des artistes de haut niveau (COS/MES, Jonny Nash, Ideka X et donc Inoue Kaoru a.k.a Chari Chari) pour produire des albums de library music. En 2013. Il fallait oser. Le résultat, s’il n’est pas le morceau le plus élaboré de l’histoire, est une petite perle tribale fortement jouissive. Il y a tout ce que j’aime :
- des percussions répétitives, check ;
- un rythme pour te faire bouger le boule autour d’un feu avec un masque dogon, check ;
- des nappes de synthé entêtantes, check ;
- des youyous, check ;
- une touche de mélancolie sur un fond dansant, check.
Et hop, une place de choix dans les morceaux qui ont fait mon année musicale.
4. Makussa (African Deep) Part One – Medicine Man Drinking From The Well Of The Spirits — Bolla – Afrikan Basement
Une house deep, très très deep, qui puise allègrement dans les racines africaines de toute musique qui fait bouger les têtes. La production de Joaquin Joe Claussell fait des merveilles. Pour éviter de me répéter, je ne vous parlerai pas des percussions et de leurs rythmiques tribales mais vous conseillerai d’attendre sagement l’arrivée du saxophone qui apporte une touche jazzy des plus jouissives.
5. Phantom of the panther — Mop Mop
Projet italien mélangeant avec bonheur funk, jazz, afro beat, et musique latine, Mop Mop signe un des albums les plus intéressants de l’année. Et ce morceau représente la quintessence de l’album : un mélange des genres, jazzy, entraînant et tellurique. Avec de tels musiciens, leur énergie, leur sens de la composition et du melting-pot, la musique analogique à encore de beaux jours devant elle !
6. Orbits — Wayne Shorter Quartet
On ne présente pas celui qui est probablement le dernier des grands jazzmen encore en activité. Et malgré son âge vénérable, lui et ses trois acolytes développent toujours une énergie hors du commun. C’est du jazz pur et dur, envolé et virevoltant, d’une maîtrise rare mais plein de surprises et de découvertes musicales.
7. Oasiics — Pharaos
De la musique des années 80 oubliée dans la jungle, parasitée par des bruits d’eau et d’oiseaux, convertie à la chaleur humide des tropiques… Pour autant, la dimension mécanique n’a pas disparue, une certaine mélancolie se fait jour… Un morceau dont la richesse augmente à chaque écoute.
8. Salute to the light — Black Merlin
11 minutes d’une disco de crépuscule. Des mélodies entêtantes, un mille-feuille de synthés, des beats simplissimes, un morceau qui évolue sans cesse et semble ne devoir jamais s’arrêter. Et quand finalement les mélodies s’effacent, après quelques secondes de silence bienvenu, on ne demande qu’une chose, recommencer le morceau.
9. Giorgio by Moroder — Daft Punk
Vous avez déjà lu tout ce qu’il y avait à lire sur l’album et sur le morceau. Je n’ajouterai rien. Et si vous n’arrivez pas à aimer ce morceau, je suis désolé pour vous, mais je n’ai plus rien à vous dire…
10. Golden arrow — Darkside
Nicolas Jaar est un magicien. Accompagné de Dave Harrigton il nous rappelle que les albums ont encore leurs sens, même en 2013. Ensemble, ils montrent que la bonne musique n’a pas à être accessible aux premiers abords. La bonne musique se mérite, se découvre progressivement. Il faut mettre ses préjugés de côté et écouter. Se laisser emporter par la musique, apprécier les mélodies qui s’enchaînent, les textures qui se construisent, les sentiments qui transparaissent. Écouter et se taire. Dont acte.
Volume 2 – L’estocade (Lucas) :
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1. Again — Starlito
Pas tellement besoin de description en réalité. Si tu dormais en 2013 et que tu ne sais pas quoi attendre en 2014 ça me semble bon pour toi…
Trois projets parfaitement ficelés, très homogènes dans la qualité, et ce Again qui ouvrirait idéalment n’importe quoi. Starlito est au-dessus, il vole. Lito !!!.
2. That Nigga — Problem & IamSu!
Ce morceau est viral. Le truc s’incruste dans ton cerveau pour te briser tranquillement la nuque… Au final on en demande pas beaucoup plus à un morceau de rap. A noter : IamSu!, suivez-le à la trace.
4. Shit — Future
Il n’a pas sorti d’album en 2013 mais a survolé l’année en attendant sa prochaine livraison prévue pour février prochain. Future c’est crasseux, mélodique, tubesque, poussiéreux, massacreur. La vie quoi.
4. Too Much — Sampha
On l’avait découvert en 2011 avec SBTRKT. Il revient en 2013 avec une approche plus globale, une com’ efficace et des morceaux grand public comme ce Too Much, enregistré avec Drake pour son album. Cette version en solo et au piano est bien plus prenante. Maginifique.
5. The Devil is a Lie — Rick Ross ft. Jay-Z
Ouch. Rick Ross qui nous annonce avec ça qu’il va sortir le plus gros album de 2014, Jay-Z qui a remisé ses charentaises et ses morceaux sur Picasso en arrière-cuisine, une instru qui sort d’on ne sait où… Beaucoup trop haut.
6. King Push — Pusha T
On a cru un moment que Joaquin Phoenix avait fait ce son. En fait, c’est le fils d’un de ses potes et lui a simplement réfilé le bébé à Kanye. Au final, c’est une bombe de velours sur laquelle Pusha T défonce tout avec facilité, as usual.
7. Juice — Chance The Rapper
Il doit y avoir une raison pour qu’il truste tous les tops de fin d’année comme ça… En fait il est juste bon, frais, original… Parfait quoi. Ecoutez ce morceaux trois fois et il vous rendra fou. Ni plus, ni moins.
8. Paper Chasers — Kevin Gates
Mon coup de coeur de l’année. Ses deux projets étaient bourrés de bombes. Du rap rocailleux, un sens du refrain inné, des interprétations hallucinantes. Ce mec est le futur et place Baton Rouge, Louisiane, sur la carte du rap
9. Thank You — Busta Rhyme ft. Q-Tip, Lil Wayne & Kanye West
Ahah. Busta, Q-Tip. Q-Tip, Busta. Qu’est ce que c’est bon putain. « Feel good, don’t it? »
10. Sacrifices — Fabolous
Pour finir en beauté. Le retour de Fabolous pour Noël. Il n’a jamais sorti le classique que son talent aurait mérité, mais sa voix est reconnaissable entre mille. Et sa série des Soul Tape fait partie des must have.
Volume 3 – L’érudite (Antoine) :
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1. It’s Only (DJ Koze Remix) – Matthew Herbert
Nul besoin de chronique, les choeurs qui se tapissent au fond de cette brume sonore résument à eux seuls ce morceau : « It’s magical, It’s magical, It’s magical… ». La bombe électro de l’année, et ce n’est pas nous qui le disons, c’est Resident Advisor.
2. Numbers On The Boards – Pusha T
Une boite à rythme, un flow élastique et un refrain qui percute le crâne. Pusha T où le rap expliqué aux nuls en 2013. On vous conseille également vivement le clip, tourné à Paris, où King Push parait littéralement habité par sa musique…
3. J.A.W.S – Luxury
Produit par une des moitiés des Disclosure, ce nouveau venu de la scène anglaise a eu la bonne idée de nous balancer 4’24 de salves synthétiques absolument jouissives.
4. Spiral – Todd Terje
Le meilleur DJ scandinave a attendu le mois de Décembre pour nous distiller son ogive annuelle. Et quelle ogive !
5. UOENO (featuring Rick Ross, A$AP Rocky, 2 Chainz, Wiz Khalifa and Future) – Rocko
Avec tout ce joyeux bordel on ne pouvait s’attendre qu’à un morceau de malade, et c’est réussi… Cela aura couté son contrat chez Reebok à notre ami Rozay (et puis qui met encore des Reebok en 2013 ?) mais le couplet en valait la chadelle.
6. Paper Trails – Darkside
On vous l’a dit plus haut, DJ hors pair, Nicolas Jaar s’évertue chaque année à également nous prouver qu’il est un musicien de génie. Après son projet de remix du dernier album des Daft Punk, il nous a sorti, toujours avec son compère Dave Harrington, un album pinkflodien avec quelques moments de grâce comme ce fabuleux Paper Trails.
7. Pure Pain – Kurt Vile
Tout l’album de Kurt Vile aurait pu figurer dans cette playlist tant celui-ci nous a prouvé que le rock était encore bel et bien vivant. Un must have…
8. Untitled (Scuba Remix) – Paul Wooldford
BOOM. 6’49 d’une folie et d’une intensité incroyables, pour un des meilleurs morceaux électro de l’année remixé par le toujours très bon Scuba.
9. Two Together – Tom Trago
Ce genre de morceau qui vous décroche la machoire alors que vous vous ne vous y attendez pas du tout. Un long raid électro mené de main de maitre par un Tom Trago au top de sa forme.
10. Control (Feat Kendrick Lamar & Jay Electronica) – Big Sean
Comment ne pas conclure cette sélection par le plus grand couplet de l’année. OSM où une ode permanente à Kendrick Lamar, impossible de ne pas consacrer celui qui est certainement le meilleur rappeur du game depuis deux ans et qui éclipse tout le monde sur son passage – les participations de Big Sean et (du pourtant très bon) Jay Electronica étant ici anecdotiques.